L'architecture du fort

Le fort saint martin est situé au milieu d’un grand désert vert et bleu : comme l’étrave d’un bateau il est fixé sur un éperon rocheux fermant l’extrémité ouest de l’anse Saint Martin. Entouré de prairies séparées par des murets de pierres, la construction la plus voisine du fort est éloignée à plus de 300m. Il est construit à la mode « Vauban ».

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Le fort Saint Martin est composé de bâtiments bâtis sur le roc, construits en pierre de granit et de grès, et renforcés par des dispositifs militaire. Enserrées dans des glacis de terre ou des gros murs, auxquelles sont adjointes des batteries de canons, le site du fort Saint martin est composé de deux fortifications distinctes séparées par le sentier des douaniers :

  • le fortin plus ancien, armé au 17ème siècle, dont le bâtiment coiffé d’un toit de lauze est affecté aujourd’hui au logement de la gardienne. Avec sa batterie ceinte d’un gros mur en forme de demi-lune surplombant la mer, avec son ancien four à boulet dont le bâtiment est aujourd’hui transformé en chapelle, il défendait en vue directe l’extrémité ouest de l’anse Saint Martin
  • le sentier douanier, créé sous la révolution, permettait de surveiller les côtes, lieu privilégié des contrebandiers et pilleurs d’épaves. Son tracé entre fort et fortin est bordé de murs de pierres sèches.
  • Le fort plus récent, armé en 1850, dont le bâtiment trapu coiffé d’un toit terrasse enserré dans un glacis de terre est affecté aujourd’hui à l’accueil de groupes. Avec sa vaste batterie de forme rectangulaire en léger retrait du littoral, le fort est à l’abri des vents et offre un vaste espace de jeu clos.

Ils offraient aux garnisons en charge de surveiller la mer et de défendre les côtes contre les éventuelles intrusions des lieux de vie spartiates et adaptés à la vie militaire : cantonnement en chambrée pour les hommes et les bêtes, latrines rudimentaires, cuisine et intendance sommaires.

A la construction, il n’y avait pas d’eau courante. La technique consistait à recueillir les eaux de pluie des toitures et des terrasses, à les collecter dans une citerne souterraine, pour l’usage des occupants qui venaient y puiser au seau. En 1930, en même temps que le fort était surélevé d’un étage, un puits de 12m de profondeur a été creusé au milieu de la batterie principale : équipé d’une pompe Japy, il fallait monter l’eau potable à bras d’homme dans une citerne créée sur la terrasse du fort.

L’adduction au réseau municipal, l’électrification, le raccordement au téléphone, ont été réalisés au début des années 1950. Puis le chauffage, l’eau chaude sanitaire, l’assainissement, l’aménagement en chambres, dortoirs et pièces de vie ont été réalisés.

Aujourd’hui le site n’a rien perdu de son attrait et de son charme d’antan ; il reste d’un aspect militaire et spartiate tout en proposant un confort plus en lien avec les exigences de la modernité.

Pour connaître plus en détail, l’évolution des caractéristiques architecturales, il est utile de faire un peu d’histoire d’architecture et de stratégie militaire.

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